Les secrets des feux d’artifice : comment écrit-on un spectacle pyrotechnique ?
par Matthieu Gagnot, rédacteur Masters de Feu
Les spectacles pyrotechniques sont un peu plus que de simples feux d’artifice ! Sur les grands concours internationaux, la bande-son et les technologies de pointe en font de véritables shows hauts en couleurs dont on se souvient parfois toute sa vie. Derrière les étincelles dans le ciel, il y a un énorme travail de précision de la part des maîtres artificiers dont le savoir-faire allie chimie, électronique et une bonne dose de créativité pour nous mettre des étoiles plein les yeux.
De l’ouverture au bouquet final, pour le plus grand bonheur des spectateurs, découvrez comment sont conçus les spectacles pyrotechniques tels que ceux que l’on peut admirer aux Masters de Feu.
Qu’est-ce qu’un spectacle pyrotechnique ?
Selon la réglementation française, la qualification de spectacle pyrotechnique est attribuée si l’artificier lance au moins 35 kilos de matière active de catégorie 2, 3 ou T1 ; ou bien au moins un article de catégorie 4 ou T2.
Plus généralement, on peut considérer que les spectacles pyrotechniques se distinguent des simples feux d’artifice dès lors qu’on leur ajoute de la musique. Ils deviennent alors un spectacle fait de son et de lumière, capable de provoquer toutes sortes d’émotions à travers différents tableaux mis en musique. Jusqu’à terminer en apothéose dans l’indispensable bouquet final !
Les étapes de l’écriture d’un show pyrotechnique
La pyrotechnie est un art millénaire qui s’est structuré avec le temps. Un spectacle tel qu’on peut en voir aux Masters de Feu se compose des éléments suivants :
· une ouverture ;
· plusieurs tableaux (5 à 8 en moyenne) ;
· un bouquet final.
En général, le show dure 15 minutes, parfois plus. Il suit une courbe ascendante dans l’intensité, le rythme et les émotions, culminant avec le bouquet final.
La conception d’un spectacle dépend avant tout du site de lancement. Le support peut être un bâtiment/un monument (comme la tour Eiffel), un parc, un stade ou un site ouvert comme l’hippodrome de Compiègne.
Les concepteurs travaillent ensuite à partir d’un thème : il est souvent imposé par les organisateurs de l’événement. A partir du thème, l’artificier va concevoir une bande-son : en effet, la musique est la partition du spectacle. Comme un chef d’orchestre, c’est elle qui dicte la mesure et les émotions. Le show pyrotechnique commence à se structurer avec différents morceaux de musique pour l’ouverture, les tableaux et le bouquet final.
Des outils au service des artificiers
Ces dernières années, les nombreuses innovations ont rendu les outils au service des artificiers de plus en plus précis. C’est un logiciel qui permet de synchroniser les feux et la bande-son. Il est rattaché à un système de tir à lancement électronique à la précision élevée, de l’ordre du 1/100èmede seconde.
Cela permet de caler exactement les bombes sur la musique, pour un show pyrotechnique au rythme trépidant. Côté concepteur, le logiciel inclut une fonction de prévisualisation pour se faire une idée du rendu final. Cela dit, elle n’est jamais identique à l’expérience en direct, toujours unique du fait de variables comme l’hydrométrie ou le vent.
La qualité du système de tir est très importante. Elle est déterminée par sa capacité de tir.
Les artificiers se démarquent aussi par leurs produits : ils peuvent être achetés chez les grands fabricants, ou faits maison (dans le cas de fabricants). Cette diversité offre une variété d’effets et de couleurs extrêmement importante avec des créations venant de toute la planète (Chine, mais aussi Italie, Espagne, etc…).
Ce renouvellement constant des articles d’artifice permet d’étonner le public à chaque grand événement, sans pour autant abandonner les grands classiques : la bombe ronde de type « pivoine », associée au 14 juillet, est souvent au cœur du bouquet final.
Des spectacles pyrotechniques toujours plus impressionnants
A partir de ces outils, les concepteurs sont capables de marquer les moments forts de la plage musicale au moyen d’effets visuels et sonores. Ils jouent sur les émotions avec toutes les possibilités techniques des feux d’artifice actuels. Ils peuvent par exemple utiliser des couleurs chaudes pour souligner des émotions intenses (appréhension, exaltation, colère…) ou des couleurs plus froides (le bleu, le blanc, les effets à clignotement…) pour plus de calme et de douceur.
Résultat, l’association des feux d’artifice et de la musique permettent d’exprimer beaucoup de choses dans le ciel ! Le show est un tout homogène, structuré par rapport au thème de l’événement.
Cette année, le thème des Masters de Feu se prête particulièrement à des spectacles grandioses. La thématique des « grandes œuvres » va permettre de renouer avec la grande tradition des shows pyrotechniques qui se sont imposés en Europe avec l’essor de la musique classique.
Pour ne rien rater du spectacle, rendez-vous le 21 septembre 2019 à l’hippodrome de Compiègne !
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